Dans cette dernière partie, nous allons voir que de nos jours, nombreux sont les producteurs et consommateurs qui souhaitent se positionner contre la vulgarisation du chocolat. En effet depuis que le chocolat a subit une réelle démocratisation, le produit est devenu « banal », il est passé d’un produit luxueux à un objet de consommation courante. Il existe différents types de producteurs et consommateurs luttant contre cette
" banalisation " du produit, un combat mené pour chacun plus ou moins consciemment.
Il existe dans un premier temps, des producteurs comme les maîtres chocolatiers, les grands chefs, voire des créateurs de mode, qui essaient réellement de redorer l'image du chocolat, en lui redonnant le côté luxueux qu'avait le produit, quelques siècles auparavant.
Coffret A la Mère de Famille, 350 euros |
Jean Paul Hevin, maître chocolatier reconnu |
Chaque année, les plus grands créateurs du monde entier proposent des robes faites de chocolat, au salon du chocolat. Ils donnent donc au produit une image nouvelle, on le consomme ici non pas par la bouche, mais par les yeux.
Robe ayant défilé au salon du chocolat 2014 |
Ce genre de producteurs souhaitent clairement distinguer leur produit d’un chocolat courant et industrialisé, et donne au chocolat une image prestigieuse, comme dans son passé. Les personnes consommant ce type de chocolat auront ainsi un sentiment de distinction par rapport à la population. Beaucoup de ces producteurs ont installé leur boutique dans des rues huppées des centres villes, et proposent à leur clientèle des produits qui se veulent exceptionnel : la provenance des fèves de cacao étant un gage de qualité. Ces producteurs traitent encore le chocolat comme un produit noble. L’image distinguée du chocolat est alors pleinement conservée, malgré le fait qu'on ne le consomme plus comme avant.
Boutique du chocolatier "A la mère de famille" dans la capitale |
Ensuite, il existe des producteurs dit ‘industriels’ qui, contrairement aux producteurs précédents, produisent des chocolats destinés à la vente en supermarchés (chocolat industriel, donc qualité moyenne voire basse), mais qui jouent malgré tout, eux aussi, sur la carte du produit de luxe (même si ça n’en est pas un). En effet ce genre de marques savent pertinemment que les consommateurs préfèrent consommer un produit qui possède une image prestigieuse, parce-qu’ ils se sentiront eux-mêmes distingués en le consommant. Elles essaient alors de renvoyer l’image la plus luxueuse possible au chocolat, à travers notamment les publicités. Dans ce genre de cas, ce n’est pas un réel combat contre la vulgarisation du chocolat que mènent ces enseignes, mais plutôt une stratégie commerciale. Ferrero Rocher est une de ces enseignes qui essaie de jouer la carte du produit de luxe pour attirer les consommateurs (leurs chocolats sont néanmoins d’une qualité supérieure des chocolats classiques de supermarché). Dans leur publicité télévisée « Jésulite », ils donnent une image luxueuse à leurs chocolats, une image de distinction. Nous pouvons voir ici que le chocolat est un produit divin, puisqu’il est consommé par les dieux de l’Olympe. Un des chocolats, accidentellement, a échappé aux dieux, et atterrit chez les Hommes. Avec cette publicité, les consommateurs auront l’impression de consommer un produit divin, un produit noble. Nous pouvons rajouter que la publicité a été inspiré de l’offrande aux dieux chez les olmèques. L’image de distinction du chocolat est conservée chez ce type de producteurs, malgré tout.
Nous pouvons dire que les consommateurs aussi, se positionnent contre la vulgarisation du produit. La plupart considèrent encore le chocolat comme un produit noble puisque pour la majorité, sans même peut-être en avoir véritablement conscience, il est utilisé lors de grande occasion (fêtes d’anniversaire, au lendemain du jour de Pâques, à Noël…). En l’utilisant dans ce genre d’évènements, les consommateurs lui accordent une certaine importance, ils distinguent eux-mêmes le chocolat d’autres produits courant.
Enfin, nous avons vu tout à l’heure, que le chocolat était grâce à sa démocratisation, devenu un produit pratiquement accessible pour tous (cf partie 2). Le film « Charlie et la Chocolaterie » de Tim Burton, nous démontre le contraire. Charlie, le personnage principal, est un enfant issu d’une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il doit économiser chaque sous pour s’offrir des friandises au chocolat, dont raffolent les enfants de son âge. Le film essaie de souligner le fait que le chocolat reste malgré tout un produit prisé, comme dans ses débuts, et que son accessibilité reste difficile pour certains. De plus, dans cette famille, nous remarquons que le chocolat est l’unique cadeau offert pour les anniversaires de chacun. Comme dit précédemment, nous avons ici un produit consommé pour de grandes occasions, et l’idée du fait que les consommateurs accordent au produit une certaine importance par rapport à d’autres produits également courant, est de même reprise. Aussi, lorsque Charlie visite les grandes usines de la marque de chocolat « Willy Wonka », nous observons que le produit est représenté de manière spectaculaire, sous toutes ses formes (sucettes, bonbons, chewing-gum, sous forme liquide…), et de manière prestigieuse.
Pour conclure, nous pouvons donc rappeler qu'il y a les différents types de producteurs et consommateurs qui accordent encore au chocolat une place importante et travaillent le produit afin de lui rendre ses lettres de noblesse, et qui en quelques sortes, se positionnent contre sa « banalisation » et sa « vulgarisation ».
Au fil des siècles, notre consommation de chocolat a bien augmenté, pour atteindre les 3 millions de tonnes de chocolat consommés par an, dans le monde. Mais il existe bel et bien deux chocolat différents : celui vulgarisé pour le consommer quotidiennement, et celui que l'on consomme pour des occasions particulières, souvent acheté chez des chocolatiers qui eux, prennent plaisir à travailler le produit !
Et finissions par cette citation de LaRochefoucauld, moraliste et homme politique français :
"Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous : "sans un grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable"."
"Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous : "sans un grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable"."
TPE lycée CDG 2015 - Lucie, Peter et Camille
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