24.2.15

La démocratisation du chocolat : un produit devenu courant

Tout d’abord, nous rappelons quelques dates importantes pour le chocolat :

- C’est en 1617 qu’ouvre la première maison du chocolat à Londres. Le prix élevé du cacao limite donc l'accès de cet établissement à un public aisé et sélectionné. Mais lorsque le cacao devient plus abordable, les maisons de ce type se multiplient jusqu'à remplacer parfois les cafés, tea-rooms et pubs existants.
- En 1674 des pâtissiers anglais ont l'idée d'introduire du chocolat dans leurs gâteaux. On ne se limite donc plus à boire le chocolat, on le mange aussi. Une autre nouveauté se développe vers la fin du XVIIe siècle pour faire son apparition en France au XVIIIe: la friandise au chocolat.
- 1697 : la Belgique introduit le chocolat, suivi de l’Autriche en 1711. C’est en 1712 que l’Amérique du Nord réintroduit le chocolat, et c’est à ce moment là que les pubs fleurissent partout dans Boston pour le cacao.
- Et c’est enfin en 1778 que s’amorce la production industrielle du chocolat, bien aidée par la révolution industrielle du XIXème siècle.




Au fil du temps, le chocolat est donc devenu un produit industriel et non plus artisanal. Il a commencé à être fabriqué en masse et sous de multiples formes afin de répondre à la demande toujours grandissante des consommateurs.

L’industrialisation entraîne la démocratisation du chocolat et il devient alors abordable pour les masses. Le chocolat se diversifie et l’on voit apparaître du chocolat aux fruits secs, à la liqueur, fondant, praliné, fourré, en poudre, en pâte à tartiner, etc.. Chocolat de chocolatiers ou produit de consommation courante, il fait désormais partie de notre pyramide alimentaire, et l’on peut le trouver à de multiples points de ventes tels que les supermarchés, les boulangeries, les chocolatiers, les grandes surfaces … Le chocolat est maintenant devenu aussi accessible qu’une bouteille d’eau ou qu’un rouleau de sopalin : tout le monde peut s’en procurer, presque n’importe où et à des prix variant de quelques centimes à plusieurs dizaines d’euros le kilos, et surtout sous diverses formes : que ce soit en tablettes, en gâteaux, en poudre, en yaourt, en boisson …

Cette démocratisation a été accélérée par les nombreuses pubs qui ont fleuries pendant les différents siècles, nous en avons retenu celles qui nous ont le plus marquées, telles que Cacao Fry en 1906 ou bien celle de Crunch, pour Nestlé, en 1988.

Publicité Cacao Fry publiée en  1906

Nous pouvons voir sur cette affiche publicitaire un homme de couleur, ayant les pieds en Afrique, et tenant dans ses mains une fève de cacao géante, dont il verse le contenu dans des tasses présentes sur tout le globe. Les sigles présents sur les tasses sont les sigles aristocratiques de pays tels que l'Angleterre, la France l'Allemagne ... Le chocolat est donc encore réservé à une catégorie très précise de gens, d'après cette affiche datant du début du XXème siècle. 
Publicité Nestlé publiée en 1988

Sur cette affiche publicitaire pour le Crunch de Nestlé, nous pouvons y voir deux personnes : un homme, et un enfant. Ils sont sûrement père et fils, puisque l'expression "Tel père, tel fils" est ici détournée en "Tel père, tel crunch" le fils recopie son père : ils sont en effet accoutrés de la même manière, ont la même coupe de cheveux, portent les mêmes lunettes : mais surtout ils consomment le même chocolat. On pourrait donc penser que le chocolat se consomme à tout âge, que l'on soit enfant ou adulte, il est donc un produit universel qui fait plaisir à tous, et ravira les papilles des grands comme des petits. Le fils recopie son père jusqu'en dans ses habitudes alimentaires, nous pouvons faire un parallèle avec le fait que les classes moyennes ont elles aussi voulu imiter les classes supérieures en commençant à consommer du chocolat ... 


Nous venons donc de voir qu’après qu’il ne soit exclusivement consommé par l’élite, le chocolat s’est démocratisé pour devenir un produit de consommation courante, présent dans les placards de nombreuses familles, et consommé par tous. Mais cependant, certains acteurs souhaitent se positionner contre la vulgarisation du produit et veulent lui redonner ses lettres de noblesse, c’est ce que nous allons voir dans la prochaine partie.

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